Comme dans un labyrinthe.

La complexité du système fiscal français fait le bonheur des métiers de conseil dans ce vaste domaine, sachez que dans la collection "codes bleus" le code général des impôts ne compte pas moins de 1 900 pages.

Depuis des dizaines d'années, une réforme majeure nous est promise à chaque élection au plan national, sans jamais se concrétiser, et pourtant avec les prélèvements obligatoires, les impôts pèsent lourdement sur l'économie et le chômage.

Le système fiscal devrait être simple, or il existe un grand nombre d'impôts et taxes avec une multitude de niches et d'exonérations, stable mais les règles changent trop souvent, neutre c'est-à-dire sans influencer la consommation et l'épargne des ménages et l'investissement des entreprises.

Sommairement, les impôts sont classés dans 2 catégories :

• les impôts directs, comme l'impôt sur les revenus ou les taxes foncières et d'habitation, sont payés et supportés par la même personne, qui est à la fois redevable (elle paie l'impôt) et contribuable (elle supporte l'impôt).
• les impôts indirects, comme la TVA ou les taxes sur les carburants, sont payés par les entrepreneurs ou producteurs redevables, qui les répercutent sur le prix de vente, et sont supportés, in fine, par une autre personne, le consommateur contribuable.

Il ne faut  pas sortir diplômé de l'ENA pour comprendre que globalement, l'augmentation des impôts directs entraîne une diminution du pouvoir d'achat, donc de la consommation et par ricochet une baisse des impôts indirects, les recettes du budget de l'Etat n'ont pas le rendement escompté, le déficit se résorbe difficilement et la dette continue de croître.

Malgré tout, le gouvernement s'entête sur cette voie sans issue : "trop d'impôt tue l'impôt" selon la célèbre courbe de Laffer, et Jean-Baptiste Say conclut : "un impôt exagéré détruit la base sur laquelle il porte", le meilleur exemple dans l'actualité : les dernières mesures fiscales concernant les services à la personne contribuent à réduire les bases d'imposition et une perte de plusieurs milliards d'euros est pronostiquée.

Avec l'idéologie de gauche axée sur une meilleure justice fiscale, le parcours de ce quinquennat ne semble pas s'orienter vers la simplicité, la stabilité et la neutralité de notre système fiscal.

Et pourtant la première des priorités reste plus que jamais la réalisation de conditions, dans une autre boite à outils,  pour favoriser l'emploi durable, parmi lesquelles une profonde réforme fiscale.

Ne nous a-t-on pas bassiné pendant des mois : "le changement, c'est maintenant"?